Retour à la réalité (suite)

Il n'aura guerre fallu de temps pour revenir à la réalité ! 

Mais là, je suis vraiment décidée à écouter ce qu'on me conseille. Et mon entourage me dit "enfin" !!!

Lié ou non à James, j'ai très souvent mal à la tête. Et rien n'y fait. 

Durant ces trois semaines, la douleur était bien moins importante, sans disparaître pour autant. Depuis que j'ai repris, elle est de nouveau là. 

Hier, j'avais rendez-vous avec mon médecin, pour le renouvellement de mes médicaments. Visite de routine en somme. 

Il me demande comment s'est passé la cure ; je lui remets le courrier du médecin thermal. Et je lui parle de ces maudits maux de tête qui, franchment m'empoisonnent l'existance. 

Il me prend ma tension (parce que même dans une visite de routine, on te prend tout de même la tension) ; et je me retrouve à avec un 18.5/9, qui pour mon médecin, explique aussi mes maux de tête. Mais cette hypertension, n'est  pas forcément  liée à James. 

Me voici donc avec un médicament supplémentaire pour 15 jours. Et s'en suit un dialogue que je ne connais trop bien. 

En résumé, il me dit que ce serait bien de m'arrêter ... je demande si le traitement seul ne suffirait pas ... il insiste .. je résiste ...  Mais là ; changement de tactique ! Il me demande pour quelle raison, je ne veux pas m'arrêter. 

J'argumente que j'ai été en arrêt six mois l'année dernière ... Il me répond que c'était justifié puisque javais eu une intervention chirurgicale. 

Je lui reparle de mon arrêt de deux ans en 2012 ... Là, il ouvre des grands yeux ... "Il a fallu des mois pour que vous réalisiez qu'un arrêt était nécessaire ! Je sais bien que vous refusiez cette dépression ; mais au final, vous avez fini par m'écouter, et heureusement !"

J'ai de tels mauvais souvenirs de cette période, de cette dépression ;  que depuis que j'ai repris à travailler,  ma hantise est d'être en arrêt. 

Je viens, comme beaucoup, d'un fonctionnement ; où la vie sociale passe par le travail. Avec un ressentit personnel, où un arrêt de travail est vécu comme quelque chose de négatif et de non productif. Question, d'éducation ? D'époque ? Je ne saurais dire ... Mais à quatre ans de la retraite, j'ai toujours ce même problème face à un arrêt maladie. 

Mon médecin depuis 35 ans le sait bien. Aussi, lorsqu'il me dit " Écoutez Sandrine, il est temps de lever le pied sur tout ça ! Vous n'avez rien à prouver à personne, surtout pas à vous-même ; et là, il faudrait vraiment prendre un arrêt. Vous avez une pathologie lourde ; qui va vous amener, sur un terme plus ou moins long à devoir accepter des changements et ou vous allez devoir adopter des modifications dans votre vie. Commencer par réaliser que ce n'est plus ce que vous voulez qui importe, mais ce qui est le mieux pour vous. Ce problème de tension nécéssite un arrêt !"

D'un seul coup, je me suis dis que "penser à moi", comme je l'ai dit encore récemment, c'était aussi suivre les conseils médicaux que me font les professionnels. Arrêter avec un fonctionnement qui n'a plus lieu d'être. 

J'ai donc accepté l'arrêt de un mois.... Avec la ferme intention d'être plus réceptive à ce qu'on me dit. 

Depuis que je suis dans les bras de James, je me dis que je dois composer ma vie, avec "ça" ; en essayant de ne pas trop changer mon fonctionnement. Mais au final, j'ai tort. Je ne dois pas seulement faire avec ; je dois accepter les changements qui surviennent. Je dois aussi me résigner à ce que certaines choses soient liées à James et d'autres non. Et que ces éléments qui ne sont pas liés à James, je dois les prendre  au sérieux tout de même, justement parce que James est là malgré tout !