La vie est belle
En 1997, Roberto Benigni nous a tous transporté dans une vision nouvelle de la vie au milieu de l'horreur, avec ce qu'il définit lui-même comme un conte philosophique. : La vie est belle.
Très controversé à sa sortie, avec, d'un côté ceux qui criaient "au génie" et de l'autre ceux qui s'insurgeaient sur le fait de donner autant de légèreté aux camps de concentration, il a cumulé 63 prix et 39 nominations.
Pourtant, chaque jour, beaucoup font de leur vie une fable comme "la vie est belle". Parce que c'est le seul moyen de vouloir encore donner un sens à celle-ci. Relativiser son propre sort. Pousser à l'extrême tout ce qui peut être positif, afin d'occulter totalement toutes les ombres au tableau.
Le problème, c'est qu'à force de faire croire que tout va bien, non seulement, on en arrive soi-même à s'en persuader ; mais les autres finissent par ne plus penser que ça puisse aller mal, alors que ta vie est une lutte journalière. Quelle ironie !
Même sans James, ma vie est un supplice ! Parce que les meurtrissures du passé sont indélébiles. Parce que survivre à son enfant est une aberration, avec laquelle il faut vivre chaque jour. Et que toutes les fêtes, tous les bonheurs, tous les moments de joie ne sont que quelques lueurs au milieu de ténèbres sans fin.
Si je rêve encore et toujours, que la terre s'ouvre sous mes pieds et m'avale, je n'ai pas envie de faire vivre ce rêve à ceux qui m'entourent ; et je préfère vivre avec eux la conte philosophique de "La vie est belle"...