Le fond du gouffre
Ce matin, je suis au "fond du gouffre" !
Le fond du gouffre d'un parkinsonien, c'est lorsque surgit, d'on ne sait où ; ce qui est ressenti comme quelque chose qui fait empirer notre état ! Et bien évidemment, ça n'a rien de cartésien ni de probant ; mais ce ressenti s'installe, comme une claque qu'on se prend, et qui nous laisse, longtemps après, une sacrée douleur.
Ce matin, le levé a été difficile ; tant mes genoux que mes chevilles, étaient bloqués. Non seulement, tout était particulièrement douloureux, mais j'arrivais à peine à pouvoir me déplacer. Forcément !
Il y a une corrélation entre mes articulations et mon cerveau ; parce que d'un coup, le moral a suivit mes articulations ! Il était, lui aussi ; en mode blocage !
En l'espace de quelques pas, j'étais au fond du gouffre ! Ma démarche était centenaire ! Il a fallu que je me tienne aux murs pour atteindre ma canne.
Et c'était parti pour une durée indéterminée de douleurs, et de difficultés. J'avais le ressenti d'un vieux portail en fer forgé, qu'on essaierait d'ouvrir après plus de 30 ans ! Un calvaire !
Et aussitôt, dans ma tête, c'était "ben voilà ... La lune de miel est terminée (Cette période ou, alors que la maladie est là ; les symptômes qui y sont liés n'apparaissent pas) La dyskinésie que j'ai eue, m'avait quelque pu perturbée ; là, en ce dimanche matin ; ce problème de déplacement m'achevait !
Pas de tapis de marche aujourd'hui ! À 5h 10, je me suis traînée jusqu'à la cuisine, pour mon petit-déjeuner ; puis lamentablement jusqu'au fauteuil ... Où je suis restée jusqu'à 10h30 ; me déplaçant le moins possible. J'ai attendu que le médicament fasse effet. Petit à petit, les douleurs se sont estompées, et tout est rentré dans l'ordre.
Si je déteste être dans les bras de James ; j'aime être une Parkinsonienne "qui pète la forme" ! Et lorsque James me joue un mauvais tour, histoire de me rappeler qu'il est là ; ça me plonge au fond du gouffre ...
Mais mon naturel va reprendre le dessus ... Maintenant, que la "crise" est passée ....