Le manque

Être dans les bras de James, c'est passer par des périodes. Des périodes où la maladie stagne, ça ne va pas mieux, mais ça n'empire pas.  Et puis, des périodes, ou justement, comme ça va mieux, toi-même, tu aurais tendance à oublier les moments les pires ; qui peuvent tout de même revenir . Et en oubliant ça, tu baignes dans une douce sécurité psychologique que tu as vite fait de transformer en véritable bonheur. C'est la lune de miel en somme ! Mais comme son nom l'indique, une lune de miel ça ne dure pas... Et comme toute personne en lune de miel, tu as tellement envie que ça ne s'arrête pas ; que tu te persuades même, que ça va durer toujours. 

Alors, plutôt que d'en voir la fin, qui ferait ombrage au moment présent, tu refuses de te transposer dans cette cette vision afin de profiter au mieux du moment présent.  

Je suis en plein dedans ! Mon traitement m'apporte tellement de changement et de bien, que j'envisage avec sérieux et conviction, de faire des projets professionnels. Forcément, l'idée de reprendre mon activité professionnelle me hante littéralement. Pas exactement, en fait. Plus question de reprendre dans mon activité, j'ai éété reconnue innapte à mon poste. Je suis sens que je serais apte à retravailler sur un autre poste. 

Même si le temps de cette lune de miel reste un mystère ; car elle peut durer des années, comme seulement quelques mois ; il n'en reste pas moins que j'aimerais vraiment reprendre une vie professionnelle. Mais pas non plus n'importe laquelle. Je ne me vois pas réapprendre à de voir m'adapter à un poste inconnu. Je l'ai fait en 2015, passant de soignante à la prévention des déchets ; je ne me sens plus capable de devoir de nouveau réapprendre quelque chose pour les 4 années qu'il me reste. En toute objectivité se retrouver sur un poste à 58 ans, complètement inconnu, n'est pas une mince affaire. Et je pense tout de même avoir assez de capacité et de possibilités afin qu'on puisse utiliser mes compétences acquises. 

Bien entendu, mon domaine de prédilection, reste la gérontologie. Mes connaissances, sont là, et j'ai fais mes preuves. Mais ce serait trop demander .... Comme j'aimerais pourtant finir ma vie professionnelle autrement qu'en longue maladie .... 

C'est quelque chose que je subis. j'ai conscience que  cet arrêt était une nécessité compte-tenu de ma situation, mais ça me pèse horriblement. Encore plus dans cette période de lune de miel. Même si je transforme mon soucis de santé en force, même si je continue à tenter au mieux, d'avoir une vie normale et sociale ; en tenant compte de mes capacités et de mes impossibilités dans la vie de tous les jours.  Il n'empêche que là, mon bonheur n'est pas complet ; parce qu'une vie professionnelle, me manque,  alors que je suis encore en âge d'en avoir une, si elle était  adaptée à mon cas. 

Travaille fait partie de mon bien-être ! Et là, il me manque quelque chose .....